2 novembre – LA
COMMÉMORATION DES MORTS.
L’Église a fixé un jour pour faire
mémoire générale de tous ceux qui sont morts dans le Seigneur, c’est-à-dire
avec sa grâce, mais dont la vertu ne s’est pas trouvée assez pure, au sortir de
cette vie, pour qu’ils entrent tout d’un coup dans la jouissance de l’héritage
céleste.
On en fait tous les jours mémoire
dans le sacrifice de la Messe.
On y prie pour tous en général, et
en particulier pour ses amis et pour ceux qui sont recommandés aux prêtres.
Mais l’Église a jugé à propos de
choisir de plus un jour pour exciter ses enfants à prier spécialement pour tous
les fidèles qui sont morts avec la grâce du Seigneur, et qui ayant encore
quelque tache à expier, n’ont pu être admis au ciel, où rien de souillé ne peut
entrer.
Il est du devoir d’un chrétien de
s’instruire soigneusement de ce qu’il doit aux morts, qui peuvent recevoir par
son moyen quelque soulagement.
Ce sont des justes ; ce sont
des âmes remplies de l’amour de DIEU et de charité pour nous : ce sont des
enfants de DIEU et des membres de Jésus-Christ ; tous ces titres méritent
sans doute que nous fassions tout ce qui est en notre pouvoir pour les
soulager.
Or il est constant, par la foi et la
croyance de l’Église, qu’unis avec eux par les liens d’une charité sincère,
nous pouvons contribuer à leur bonheur éternel.
Il n’est pas moins certain que nous
y sommes obligés, puisqu’ils sont dans la même communion des Saints que nous,
et que chacun d’eux est ce prochain que nous devons aimer comme nous-mêmes.
Les moyens que l’Église nous propose
pour secourir ces âmes que DIEU achève de purifier par les souffrances, sont la
prière, le sacrifice de la Messe, le jeûne, les mortifications, les aumônes,
toutes les bonnes œuvres faites dans l’esprit de la charité, et offertes à DIEU
à leur intention, et particulièrement les indulgences que l’Église nous accorde
en nous donnant la faculté de les appliquer à leur soulagement.
En les assistant de la manière qui
dépend de nous, tâchons de ranimer en ce jour notre foi et notre piété, et
entretenons-nous de ces importantes vérités :
1 Il faut que le
péché soit un mal infiniment plus grand que la plupart des hommes ne se
l’imaginent, puisque une faute, même légère, qui se trouve dans un juste
mourant, mérite de si terribles châtiments après sa mort.
2 La pureté et la
sainteté de DIEU sont bien incompréhensibles, puisqu’il est impossible
d’approcher de lui avec la moindre tache de péché.
3 Le temps de cette
vie ne nous étant donné que pour nous purifier et nous rendre dignes de
posséder DIEU, il est très-important d’en ménager précieusement les moments, de
peur que l’ennemi ne nous l’enlève, si nous négligeons de le bien remplir.
4 Nous ignorons
combien il plaira à DIEU de nous donner de temps pour travailler à cette
importante affaire, et pour achever en nous son œuvre.
5 Le dernier moment
de notre vie, dont nous ignorons le temps, décidera de notre sort pour
l’éternité, et alors chacun de nous sera jugé selon ses œuvres, et sur l’état
de sa conscience ; l’éternité bienheureuse sera l’insigne récompense de
ceux qui auront persévéré jusqu’à la fin dans la fidélité qu’ils doivent à
DIEU, et l’éternité malheureuse, le partage de ceux que la mort aura surpris
avec le péché et l’amour dominant de la créature.
6 Le juste même,
selon saint Pierre, sera sauvé avec peine, et rendra compte de la moindre
attache à la créature et à soi-même, d’une parole, d’une pensée, d’une action
inutile ; tout ce qui ne sera pas parfaitement pur passera par le feu, et
il n’en sortira pas qu’il n’ait payé jusqu’à la moindre obole, comme dit
l’Écriture.
7 Sur ce principe,
la vie même des plus innocents doit être, comme l’Église le déclare par le
concile de Trente, une pénitence continuelle, afin d’expier chaque jour les
péchés légers qu’on commet chaque jour. Voilà les réflexions que nous devons
faire, et les vérités que nous devons méditer continuellement.
PRATIQUES. — 1. C’est une pensée sainte et salutaire de
prier pour les défunts, afin que ceux qui sont endormis dans la foi obtiennent
la grâce du Seigneur.
2. Nous devons surtout
prier pour nos parents, nos bienfaiteurs et ceux qui furent nos supérieurs
spirituels et temporels.
A.I.
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