Saturday, 4 June 2016

Mort de la Sainte Vierge - Catherine Emmerich - .

XII - Mort de la Sainte Vierge. - Elle reçoit le Saint Viatique et l'Extrême-Onction. - Vision sur l'entrée de son âme dans le Ciel. Le 14 août 1821, dans l' après-midi, la sœur dit à l'écrivain: « Je veux maintenant raconter quelque-chose de la mort de la Sainte Vierge; mais il ne faut pas que je sois dérangée. Dites à ma petite-nièce de ne pas m'interrompre, et d'attendre un peu dans l'autre pièce ». Quand l'écrivain eut fait ce qu'elle disait et fut revenu près d'elle, il lui dit: « Racontez maintenant »; mais, regardant fixement devant elle, elle s'écria: « Où suis-je donc ? est-ce le matin ou le soir ? » « Vous voulez, dit-il, parler de la mort de la Sainte Vierge ! » « Les Apôtres sont là, répondit-elle, interrogez-les; vous êtes plus savant que moi, vous les questionnerez mieux; ils suivent le Chemin de la Croix et travaillent au tombeau de la Mère de Dieu. » Elle les vit se livrer à ce travail aussitôt après la mort de Marie, à ce qu'elle assura. Après une pause, elle continua, en marquant des nombres avec ses doigts: « Voyez ce chiffre, dit-elle, une barre comme un I, puis un V; cela ne fait-il pas quatre ? Puis encore un V et trois I, cela ne fait-il pas huit ? Ce n'est pas écrit correctement en lettres marquant les nombres; mais je les vois ainsi, parce que je ne sais pas lire les nombres élevés écrits en lettres. Cela doit signifier que l'année 48 après Jésus-Christ est celle de la mort de la Sainte Vierge. Je vois ensuite un X et trois I, puis deux fois le signe de la pleine lune, comme il est dans l'Almanach: cela veut dire que la Sainte Vierge mourut treize ans et deux mois après l'Ascension de Notre-Seigneur. Ce n'est pas à présent le mois de sa mort. Je crois qu'il est passé depuis deux mois, car, il y a deux mois, j'ai encore vu cette scène. Ah ! sa mort fut pleine de tristesse et pleine de joie ! » Toujours dans cet état d'absorption intérieure, elle raconta ce qui suit: « Je vis hier à midi beaucoup de tristesse et d'inquiétude dans la maison de la Sainte Vierge. La servante était extrêmement affligée; elle s'agenouillait sans cesse, tantôt dans divers coins de la maison, tantôt devant la maison, et priait les bras étendus en versant des larmes. La Sainte Vierge reposait tranquillement dans sa cellule; elle semblait au moment de mourir. Elle était enveloppée tout entière, y compris les bras, dans cette espèce de vêtement de nuit que j'ai décrit en racontant sa visite chez Élisabeth. Son voile était relevé carrément sur son front, elle l'abaissait sur son visage quand elle parlait à des hommes. Ses mains elles-mêmes ne restaient découvertes que quand elle était seule. Dans les derniers jours, je ne la vis rien prendre, si ce n'est de temps en temps une cuillerée d'un breuvage que la servante exprimait de certaines baies jaunes disposées en grappes. Vers le soir, quand la Sainte Vierge connut que son heure approchait, elle voulut, conformément à la volonté de Jésus, bénir ceux qui se trouvaient présents et leur faire ses adieux. Sa chambre à coucher était ouverte de tous les côtés. Elle se mit sur son séant; son visage était d'une blancheur éclatante et comme illuminé. Tous les assistants se tenaient dans la partie antérieure de la maison; les Apôtres entrèrent les premiers dans l'autre pièce, s'approchèrent l'un après l'autre de sa cellule ouverte, et s'agenouillèrent près de sa couche. La Sainte Vierge les bénit tour à tour en croisant les mains au-dessus de leur tête et en touchant légèrement leur front. Elle parla à tous, et fit tout ce que Jésus lui avait enjoint à Béthanie. Quand Pierre vint à elle, je vis qu'il avait à la main un rouleau écrit. Elle parla à Jean des dispositions à prendre pour sa sépulture, et le chargea de donner ses vêtements à sa servante et à une autre vierge pauvre qui venait quelquefois la servir. Elle montra du doigt le réduit qui était en face de sa cellule, et je vis sa servante y aller, l'ouvrir et le refermer. Je vis alors tous les vêtements de la Sainte Vierge; j'en parlerai plus tard. Après les Apôtres, les disciples présents s'approchèrent de la couche de la Sainte Vierge et furent aussi bénis par elle. Les hommes se rendirent alors de nouveau dans la pièce antérieure de la maison, pendant que les femmes s'approchaient de la couche de Marie, s'agenouillaient et recevaient sa bénédiction. Je vis l'une d'entre elles se pencher sur la Sainte Vierge, qui l'embrassa. Pendant ce temps l'autel fut préparé, et les Apôtres se revêtirent, pour le service divin, de leurs longs vêtements blancs, avec des ceintures sur lesquelles étaient des lettres. Cinq d'entre eux figurèrent dans la cérémonie solennelle, qui fut semblable à celle que j'avais vu célébrer pour la première fois par Pierre dans la nouvelle Église voisine de la piscine de Bethesda; ils se revêtirent de leurs beaux ornements sacerdotaux. Le manteau pontifical de Pierre, qui était le célébrant, était très long par derrière; cependant il n'avait pas de queue. Ils étaient encore occupés à s'habiller, lorsque Jacques le Majeur arriva avec trois compagnons. Il venait d' Espagne par Rome avec le diacre Timon, et au-delà de cette dernière ville il avait rencontré Érémenzéar et un troisième disciple. Les assistants, qui étaient au moment d'aller à l'autel, lui souhaitèrent la bienvenue avec une gravité solennelle, et lui dirent en peu de mots de se rendre près de la Sainte Vierge. On leur lava les pieds, ils rangèrent leurs vêtements; puis, sans quitter leurs habits de voyage, ils allèrent près de Marie et reçurent comme les autres sa bénédiction. Jacques alla seul le premier; puis ses trois compagnons y allèrent ensemble, après quoi ils revinrent pour assister au service divin. La cérémonie était déjà assez avancée lorsque Philippe arriva d'Égypte avec un compagnon. Il se rendit aussitôt après de la Mère du Seigneur, reçut sa bénédiction, et pleura abondamment. Pierre, pendant ce temps, avait terminé le Saint Sacrifice, il avait consacré et reçu le Corps du Sauveur, puis il l'avait donné aux Apôtres et aux disciples présents. La Sainte Vierge ne pouvait pas voir l'autel; mais pendant la Sainte cérémonie elle était assise sur sa couche, dans un profond recueillement. Quand Pierre eut communié et donné la communion aux autres Apôtres, il porta à la Sainte Vierge le Saint Sacrement et l'Extrême-Onction. Tous les Apôtres l'accompagnèrent en procession solennelle. Thaddée marchait en avant avec un encensoir. Pierre portait la Sainte L'Eucharistie devant lui, dans la pyxide en forme de croix dont j'ai parlé précédemment. Jean le suivait, portant un petit plat, sur lequel était le calice avec le sang précieux et quelques boîtes. Le calice était petit, massif et de couleur blanche. Le pied en était si court qu'on ne pouvait le prendre qu'avec deux doigts. Il avait du reste la forme de celui de la Sainte Cène. Dans l'Oratoire, qui était près du lit de la Sainte Vierge, un petit autel avait été dressé par les Apôtres. La servante avait apporté une table avec une couverture rouge et blanche. Dessus étaient des flambeaux allumés: je crois que c'étaient des cierges et des lampes. La Sainte Vierge, pâle et silencieuse, était couchée sur le des ( ndd ? ). Elle regardait fixement le ciel, ne parlait à personne, et semblait ravie en extase. Elle était comme illuminée par le désir; je pouvais ressentir ce désir qui l'emportait hors d'elle-même. Ah! mon cœur voulait aller à Dieu avec le sien. Pierre s'approcha d'elle et lui administra l'Extrême-Onction, à peu près de la même manière qu'on le fait aujourd'hui. Il l'oignit avec les saintes huiles prises dans les boîtes que tenait Jean, sur le visage, sur les mains, sur les pieds et sur le côté, où son vêtement avait une ouverture; en sorte qu'on ne la découvrit pas le moins du monde. Pendant ce temps les Apôtres récitaient des prières, comme on le fait au chœur. Ensuite Pierre lui présenta le Saint Sacrement. Elle se redressa, sans s'appuyer, pour le recevoir; puis elle retomba. Les Apôtres prièrent pendant quelque temps, et, s'étant un peu soulevée, elle reçut le calice de la main de Jean. Je vis, lors de la réception de la Sainte Eucharistie, une lumière éclatante entrer dans Marie; après elle retomba comme ravie en extase, et ne dit plus rien. Les Apôtres portant les vases sacrés retournèrent en procession à l'autel où ils continuèrent le service divin, et alors Philippe reçut aussi la Sainte Communion. Il n'était resté que deux femmes près de la Sainte Vierge. Plus tard, je vis de nouveau les Apôtres et les disciples en prière autour de la couche de la Sainte Vierge. Le visage de Marie était épanoui et souriant comme dans sa jeunesse. Ses yeux pleins d'une sainte joie étaient tournés vers le ciel. Je vis alors un tableau merveilleusement touchant. Le toit de la cellule de Marie avait disparu; la lampe était suspendue en plein air; je vis à travers le Ciel ouvert l'intérieur de la Jérusalem céleste. Il en descendit comme deux nuées éclatantes, où se montraient d'innombrables figures d'anges, et entre lesquelles une voie lumineuse se dirigea vers la Sainte Vierge. Je vis, à partir de Marie, comme une montagne lumineuse s'élever jusque dans la Jérusalem céleste. Elle étendit les bras de ce côté avec un désir infini, et je vis son corps soulevé en l'air et planant au-dessus de sa couche, de manière qu'on pouvait voir par-dessous. Je vis son âme, comme une petite figure lumineuse infiniment pure, sortir de son corps, les bras étendus, et s'élever sur la voie lumineuse qui montait jusqu'au ciel. Les deux chœurs d'anges qui étaient dans les nuées se réunirent au-dessous de son âme et la séparèrent du corps, qui, au moment de cette séparation, retomba sur la couche, les bras croisés sur la poitrine. Mon regard, suivant l'âme de Marie, la vit entrer dans la Jérusalem céleste, et arriver jusqu'au trône de la très Sainte Trinité. Je vis un grand nombre d'âmes, parmi lesquelles je reconnus plusieurs patriarches, ainsi que Joachim, Anne, Joseph, Élisabeth, Zacharie et Jean-Baptiste, aller à sa rencontre avec une joie respectueuse. Elle prit son essor à travers eux tous jusqu'au trône de Dieu et de son Fils, qui, faisant éclater au-dessus de tout le reste la lumière qui sortait de ses blessures, la reçut avec un amour tout divin, lui présenta comme un sceptre et lui montra la terre au-dessous d'elle comme s'il lui conférait un pouvoir particulier. Je la vis ainsi entrer dans la gloire, et j'oubliai tout ce qui se montrait autour d'elle sur la terre. Quelques-uns des Apôtres, notamment Jean et Pierre, durent voir tout cela, car ils avaient les yeux levés au Ciel. Les autres étaient pour la plupart prosternés vers la terre. Tout était plein de lumière et de splendeur. C'était comme lors de l'Ascension de Jésus-Christ. Je vis, ce qui me réjouit beaucoup, un grand nombre d'âmes délivrées du purgatoire suivre l'âme de Marie quand elle entra dans le Ciel. Aujourd'hui aussi, au jour de la commémoration qu'en fait l'Église, je vis entrer au Ciel beaucoup de ces pauvres âmes, parmi lesquelles plusieurs que je connaissais. Je reçus l'assurance consolante que, tous les ans, le jour anniversaire de la mort de Marie, beaucoup d'âmes de ceux qui lui ont rendu un culte particulier participent aux effets de cette grâce. Quand je regardai de nouveau sur la terre, je vis le corps de la Sainte Vierge resplendissant. Il reposait sur sa couche, le visage rayonnant, les yeux fermés, les bras croisés sur la poitrine. Les Apôtres, les disciples et les saintes femmes étaient agenouillés autour et priaient. Pendant que je regardais tout cela, il y avait dans toute la nature un concert harmonieux et une émotion semblable à celle que j'avais aperçue pendant la nuit de Noël. Je connus que l'heure de sa mort avait été la neuvième heure, comme celle de la mort du Sauveur. ( suite: XIII - Préparatifs de la sépulture de Marie. - Ses obsèques. ) [ source: Catherine Emmerich. JésusMarie.Free.fr ]

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