Monday, 27 June 2011

SAINT LOUIS DE GONZAGUE (XVIe SIÈCLE).(21 JUIN)

SAINT LOUIS DE GONZAGUE (XVIe SIÈCLE).

Louis de Gonzague, parent au troisième degré du duc de Mantoue, était fils de Ferdinand de Gonzague, prince du Saint-Empire et marquis de Châtillon, en Lombardie. Il eut pour mère Marthe Tana Santena, fille de Tano Santena, seigneur de Chéry, en Piémont. Il naquit au château de Châtillon, au diocèse de Bresse, le 9 mars 1558, et eut pour parrain Guillaume, duc de Mantoue, qui le nomma Louis. Dès qu’il fut capable d’intelligence, sa vertueuse mère lui apprit à faire le signe de la croix et à prononcer les noms de Jésus et de Marie ; par ses discours et ses exemples, elle lui inspira la crainte et l’amour de DIEU. Quoique dans l’âge le plus tendre, on le trouva souvent caché dans des lieux écartés, où il priait avec une ferveur extraordinaire. Il fit ses études à Florence, et il vécut avec une innocence et une pureté de mœurs qui le firent regarder comme un saint dès sa plus tendre jeunesse. De Florence il se rendit à la cour du duc de Mantoue. À mesure qu’il avançait en âge, il faisait de nouveaux progrès dans la piété, sans que l’éclat dont il était environné fût capable de l’éblouir. Saint Charles Borromée l’ayant vu, l’exhorta à la fréquentation des sacrements. Le saint n’oublia pas cette leçon, et la mit en pratique durant tout le reste de sa vie. Déjà il avait pris la résolution de quitter le monde et de se faire religieux, quoiqu’il fût l’ainé de sa famille.

Son père le mena à la cour d’Espagne, pour le mettre auprès du prince d’Espagne, fils aîné de Philippe II. Il vécut dans cette cour comme s’il eût été dans un cloître, ne prenant aucune part aux frivoles divertissements, et ne s’occupant que de DIEU, sans rien négliger du service qu’il avait à faire auprès du prince. Ce fut à la cour d’Espagne qu’il fit choix de l’ordre religieux dans lequel il voulait se consacrer à DIEU pour le reste de sa vie, et il déclara lui-même que quatre raisons l’avait déterminé à choisir de préférence la compagnie de Jésus : la première, parce qu’elle lui paraissait avoir conservé toute la ferveur de sa première institution ; la seconde, parce qu’on y faisait vœu de renoncer aux dignités ecclésiastiques ; la troisième, parce qu’on y travaillait à élever la jeunesse dans la piété et dans les lettres ; la quatrième enfin, parce qu’elle s’employait à la conversion des hérétiques et des infidèles de toutes les parties du monde.

Quand il déclara son dessein à son père, il trouva de grands obstacles à surmonter ; mais il obtint enfin par sa persévérance, par ses larmes et par ses prières, que son père consentît à son sacrifice. Il renonça donc solennellement à toutes les prétentions qu’il pouvait avoir sur les héritages de sa famille, et se rendit à Rome pour entrer au noviciat des Jésuites.

Il y vécut comme un ange, observant toutes les règles avec la plus scrupuleuse exactitude. De là il passa au collège romain, pour y achever ses études, et il y porta encore toute la ferveur et toute l’exactitude d’un novice.

On a trouvé, après sa mort, un grand nombre de papiers écrits de sa main, où il avait soin de consigner les saintes réflexions qu’il avait faites dans ses oraisons, sur l’humilité, sur l’obéissance, sur le détachement de toutes les choses de la terre, les motifs qui devaient engager à la pratique de ces grandes vertus et les différentes manières qu’il fallait mettre en usage pour s’y perfectionner.

Après la mort de son père, il y eut de grands différends entre son frère et le duc de Mantoue. Le saint fit un voyage à Mantoue par ordre de ses supérieurs, pour mettre la tranquillité dans son auguste famille ; mais il n’y parut que comme un envoyé de DIEU et un ange, qui ne se souvenait que de sa qualité de religieux, qui avait parfaitement oublié tous les titres qu’il avait portés dans le monde. Il fit au peuple un sermon qui arracha des larmes à tous ses auditeurs, et quitta le monde et la cour le plus tôt qu’il lui fut possible.

Ce saint mourut à Rome, l’an 1591, à l’âge de vingt-trois ans trois mois et quinze jours. Il fut déclaré bienheureux en 1605 et canonisé en 1726. Le pape Benoît XIII donna saint Louis de Gonzague pour protecteur spécial à la jeunesse, par une bulle du 22 novembre 1729.

PRATIQUES. — 1. Honneurs, plaisirs, richesses, Louis de Gonzague abandonne tout pour se consacrer entièrement à Jésus-Christ : Il se voue à l’obéissance et à l’humilité dans une société de religieux, parmi lesquels il veut être regardé comme le dernier. Sa plus grande joie est d’être employé aux plus viles occupations. Quoi de plus propre à confondre notre orgueil et notre lâcheté ?

2. L’innocence des mœurs de ce jeune saint était si grande, qu’on disait de lui qu’il paraissait n’avoir pas de corps. Il devait cette pureté angélique à la sévérité avec laquelle il veillait continuellement sur ses sens. Quel bel exemple pour les jeunes gens, dont saint Louis de Gonzague doit être le modèle comme il en est le patron ! Puisqu’une âme si pure, si privilégiée, était toujours en garde contre la plus légère atteinte des objets sensibles, quel chrétien pourra se croire excusable, s’il est moins vigilant, parce qu’il est plus fragile ?

PRIÈRES. — O DIEU ! qui vous plaisez à habiter dans les cœurs chastes, daignez, par votre grâce, nous inspirer un attrait dominant de la pureté du corps et de l’âme, afin qu’ayant pour cette précieuse vertu un amour plus fort que pour tout autre amour, nous méritions de vous posséder à jamais dans le ciel.

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